Exténué par des mois d’errance, Charlie commençait à perdre tout espoir. Ses jambes ne le portaient presque plus. Il se demandait comment il en était arrivé là, si tout cela en valait vraiment la peine, surtout depuis que Rosalie l’avait salement plaqué pour, soi-disant, trouver un sens à sa vie. Il avait alors parcouru les vallées les plus sauvages, toujours suivi de ses satanés acouphènes, depuis sa rencontre avec le son ultime qui l’avait scotché pendant 24 heures.
Combien de temps s’était passé sans qu’il ne voit personne ? Quelle distance avait-il pu parcourir ? Et putain ! Pourquoi faisait-il cela !?
A bout de force et au bord de la folie, son regard hagard tomba sur une affiche troublante. Qui était cette créature aguicheuse dotée d’une superbe barbe ? Alanguie sur ce qui semble être son lit, à moins que ce ne soit la lune, elle portait un chapeau haut de forme sur son opulente chevelure. Ses petites lunettes rondes lui donnaient un air coquin, exacerbé par sa manière de tenir sa cigarette du bout des doigts. Ce geste faussement innocent acheva d’exciter Charlie qui n’avait alors qu’une envie, lui arracher sa longue robe scintillante et lui faire payer toute la frustration provoquée par des mois d’abstinence. Son rêve se brisa lorsqu’il s'aperçut qu’elle tenait au bout d’une sorte de laisse, non pas un mais deux cochons immondes à l’air menaçant. L’un d’eux portait lui aussi une barbe et son regard désapprobateur laissait croire qu’il pouvait être son père.
Sa décision était prise. Son voyage s’arrêtait là. Il fallait se rendre à l’évidence, son cerveau malade et son corps plus que grêle avaient besoin de repos. Charlie franchit alors les portes du :
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